APPEL À CONTRIBUTIONS | THÉÂTROTHÈQUE
Placée sous la responsabilité du
Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec (CRILCQ)
Journée d’étude de la Théâtrothèque
« Portraits de la scénographie au Québec »
Organisée par Sarah Bounabat (CRILCQ, Université de Montréal) et
Karolann St-Amand (CRILCQ, Université de Montréal)
Université de Montréal, 23 et 24 octobre 2024
Lors d’une table ronde organisée dans le cadre de l’« Exposition nationale de scénographie » en mars 1990, Normand Canac-Marquis affirmait que « [l]e premier regard que l’on accorde au spectacle appartient au scénographe(1) ». De fait, en particulier sur les scènes contemporaines où le rideau se fait rare, les spectateur·trice·s sont en contact avec la dimension scénographique d’une pièce avant de l’être avec la dimension linguistique. La scénographie – comprise ici dans le sens étendu du terme et qui englobe la conception de décors, de costumes, d’accessoires et d’éclairages – permet, par des signes matériels et visuels, de renforcer, de nuancer, ou encore de s’opposer aux propos et gestes des personnages. Il s’agit donc d’une dimension essentielle de toute production théâtrale, sur laquelle, du moins au Québec, peu d’attention académique a été consacrée. Mis à part une courte focalisation au début des années 1990 – années marquées par la publication de deux numéros de la revue Jeu ainsi que d’un numéro de L’Annuaire théâtral consacrés à la scénographie, ainsi que par la tenue de trois expositions retraçant l’histoire de la scénographie au théâtre(2) – peu de travaux ont été produit sur cette dimension centrale de la pratique théâtrale. Par l’acquisition du Fonds Alfred-Faniel, comportant près de 400 croquis et maquettes des décors produits par Alfred Faniel entre 1912 et 1955, la Théâtrothèque du CRILCQ a organisé, en 2019 à l’Université de Montréal, l’exposition « Alfred Faniel (1879-1950). Maître de la peinture scénique », sous le commissariat de Catherine Bernier, Jean-Marc Larrue et Karolann St-Amand. Une seconde exposition, cette fois-ci virtuelle, sera lancée en octobre 2024.
À l’occasion du lancement de cette nouvelle exposition, la Théâtrothèque organise la journée d’étude « Portraits de la scénographie au Québec » dont l’objectif est d’ouvrir un dialogue sur ce métier entre gens des milieux de pratique et universitaires. Les scénographes (concepteur·trice·s de décors, d’éclairages, d’accessoires ou de costumes), ainsi que les les professeur·e·s, les chercheur·se·s et les étudiant·e·s sont invité·e·s à soumettre des propositions de communications ou de tables rondes. Bien qu'une attention particulière sera accordée aux propositions se centrant sur les productions théâtrales, les propositions portant une réflexion sur d’autres pratiques scéniques, telles que la danse ou les arts du cirque, seront considérées.
Les propositions de contributions peuvent s’inspirer de l’une ou l’autre des pistes suivantes, dont la liste n’est pas exhaustive :
le degré de reconnaissance et de compréhension du métier de scénographe, tant au sein du milieu théâtral que du milieu universitaire;
le flou sémantique entourant le terme « scénographie » et les jalons historiques de l’usage de ce mot;
l’évolution des codes esthétiques de la scénographie au Québec, du 19e au 21e siècle;
l’influence de la scénographie sur l’évolution de la mise en scène au Québec;
les enjeux liés à l’archivage des productions scénographiques au Québec;
l’évolution de la formation des scénographes et l’effet des différentes pratiques de formations et de transmissions intergénérationnelles sur l’esthétique scénographique;
l’effet des nouvelles technologies sur le métier de scénographe et sur l’esthétique des scènes contemporaines;
l’effet de l’actuelle crise écologique sur le métier de scénographe et l’émergence de réflexions et de pratiques visant la durabilité et l’éco-conception;
les différentes contraintes et limitations (budgétaires, matérielles, interpersonnelles, etc.) qui structurent le travail des scénographes;
les particularités propres à certaines productions – dont les productions prévoyant une tournée ou le théâtre de marionnettes – sur la conception scénographique;
l’effet des caractéristiques architecturales des lieux de diffusion sur la conception scénographique;
une approche comparative de la scénographie et de son évolution sur les scènes francophones et anglophones du Québec.
Les propositions de contributions (entre 250 à 300 mots) devront être accompagnées d’une courte notice biobibliographique (maximum 100 mots) et devront être envoyées par courriel à l’adresse portraits.scenographie.quebec@gmail.com au plus tard le 6 mai 2024. Une réponse sera rendue dans la semaine du 20 mai 2024.
(1) Propos cités par Lynda Burgoyne, « Scénographie. L’ombre et la lumière », Jeu, no 62, 1992, p. 7.
(2) À savoir l’« Exposition nationale de scénographie », présentée à la maison de la culture Frontenac, en mars 1990; l’exposition « L’Art de la scène : passé-présent. Scénographie québécoise », aux maisons de la culture Marie-Uguay, Notre-Dame-de-Grâce et Frontenac, en mars et avril 1991; ainsi que l’exposition « L’Espace théâtral. Portrait de la création scénographique 1991-1994 », à la maison de la culture Frontenac, en avril 1994.