Appel à chapitres
Pour un ouvrage sur le Théâtre du Soleil intitulé Les marges du Soleil
Les éditrices de l’ouvrage Les Marges du Soleil recherchent encore quelques contributions ciblées pour compléter l’ouvrage. Nous recherchons plus particulièrement (mais pas exclusivement) des chapitres portant sur le costume, le lieu Cartoucherie, la scénographie. La réalisation de ce projet étant assez avancée, la date de remise est impérative (il restera, toutefois, du temps pour les relectures). Les articles devront nous parvenir le vendredi 11 février au plus tard. Ils devront faire entre 10 et 15 pages (6000 à 10 000 mots ou 30 000 à 45000 caractères environ).
Les propositions de communication de 250-300 mots (titre, grandes lignes), ainsi qu’une biobliographie succincte de l’auteur·trice, sont à envoyer dès que possible conjointement à Sandrine Siméon (ssimeon@soka.edu) et Agathe Torti Alcayaga (agathetorti@yahoo.fr).
Thème général de l’ouvrage :
Cet ouvrage souhaite avant tout présenter des aspects moins souvent abordés mais tout aussi éloquents du décentrage comme parti pris, ce qui « fait marge » dans l’œuvre et le travail de la troupe du Théâtre du Soleil. Les façons dont il joue sur et avec les marges géographique, organisationnelle, esthétique, thématique, entre autres, nous permettent d’explorer plus avant l’intimité du lien qu’il crée avec son public et sa place dans le panorama théâtral mondial.
En effet, dès 1964, lorsqu’Ariane Mnouchkine crée le Théâtre du Soleil, la troupe affiche sa volonté de ne pas fonctionner selon les modèles en vigueur à l’époque. Elle se place du côté des novateur·trices de la scène qui lient leur engagement dans la recherche de nouvelles voies théâtrales à celui de nouvelles voies sociales. Installé à la périphérie de Paris, Le Théâtre du Soleil se situe « en marge », dans tous les sens du terme, du paysage théâtral français contemporain. Pourtant, malgré ou à cause de cette originalité, il est internationalement reconnu.
Comment Ariane Mnouchkine et sa troupe ont-ils réalisé et tenu sur près de soixante ans leur projet artistique face à la commercialisation progressive de la scène contemporaine? La facture éclectique de ses spectacles, qui va puiser son inspiration dans les cultures du monde, la maîtrise de la troupe de techniques à la périphérie du théâtre (masques, marionnettes, danse, etc.), la place de la musique, le lieu total de vie et d’art que constitue le bâtiment, construisent un théâtre sans pareil dont les formes originales proposent au public de se prêter au jeu de la « défamiliarisation » de manière à la fois exigeante et bienveillante. Le décentrage semble bien jouer un rôle-clef dans le succès de cette entreprise.
Les propositions pourront aborder la transformation de la Cartoucherie, ancienne usine désaffectée en un espace modulable qui remet en question la scène à l’italienne; la construction d’espaces scéniques au sein desquels les corps des acteur·trices permettent à des histoires fragmentaires de retrouver une unité dans l’activité théâtrale proprement dite; la fonction des lieux annexes à la scène (atrium, librairie); la scénographisation d’espaces atypiques, et leur influence sur les dispositifs des spectacles, ainsi que ceux remaniés pour leur filmage; les manières dont les costumes participent à l’économie générale des spectacles, leur processus de création accompagnant celui du spectacle, leur esthétique et symbolisme, déterminante pour la caractérisation des personnages. Il ne s’agit là que de suggestions; toutes les propositions seront étudiées.